Peintures, sculptures, xylogravures, 2012-2018. Galerie Didier Devillez. Bruxeles. Belgium.

Peintures, sculptures, xylogravures, 2012-2018. Galerie Didier Devillez. Bruxeles. Belgium.

From april 21th to may 19th.

GILBERT HERREYNS

« Gilbert Herrreyns mène maintenant depuis plus de quarante ans un travail solitaire et concentré de peintre abstrait et de graveur.

Ses premiers travaux sur le mode cinétique valaient déjà par la sorte d’effets visuels hypnotiques créés chez le regardeur.

Herreyns n’a cessé depuis d’approfondir cette recherche en délaissant la géométrie pour des successions de taches colorées, puis des entrecroisements de traits pour aboutir à des tableaux à dominante monochrome.

Chaque fois il s’agit d’aspirer le regard et de le faire entrer en un état de détachement qui fait quitter la réalité pour qu’il n’y ait plus que regard.

Dans les années récentes, à partir de 2006, Herreyns a ajouté à ses matériaux habituels un élément naturel banal, des aiguilles de pin, comme celles qu’il trouve auprès de son atelier à Ibiza ou Formentera. Teintes par la couleur et fixées par elle à la surface du tableau, elles fixent en retour cette couleur et la modulent, la font vibrer comme autant de micro-fractures. Ce qui donne aux monochromes, grands ou petits, une intensité prenante.

Je n’imaginais pas que Herreyns puisse se tourner un jour vers la sculpture et pourtant, c’est ce qui s’est produit.

Ses sculptures sont petites, faites des torsions appliquées par des fils à des branches, parfois très petites et même minuscules, de sabine, un arbre du genre cyprès très répandu aux Baléares, à la fois souple et résistant.

Le résultat, ce sont de petits objets légers et en équilibre fragile qui demandent, tout comme les peintures, une attention suspendue et détachée de toute réalité, fût-ce celle des matériaux.

Si l’artiste s’absorbe et s’engloutit dans son activité, il nous propose de faire de notre côté cette fragile expérience d’un regard intense concentré sur presque rien et donc renvoyé à lui-même. On n’est pas très loin de certaines expériences mystiques de la Nada – le Néant redouté et fascinant, et si proche de l’Être. »

Yves Michaud, août 2016